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Mahigan Lepage

Chronologie trouée

1980

Naissance en Gaspésie; ou plutôt, à Campbellton, au Nouveau-Brunswick, où était l'hôpital le plus proche. Grandi à L'Ascension-de-Patapédia, en Gaspésie, à l'extrême est du Québec, sur ce qu'on appelle les Plateaux : villages et rangs relégués sur des replains de montagnes au-dessus de rivières à saumons jalonnées de camps de pêche américains. Lieux colonisés dans les années 1930 par des défricheurs, des bûcherons, puis fin-70 par des jeunes aux mœurs libres participant du mouvement du «Retour à la terre». Enfance sur une ferme de chevaux de trait dans le rang Pin rouge, au bout duquel il n'y avait plus rien – que des chemins de bois.

1991-1995

Première moitié d'adolescence en Outaouais, à l'extrême ouest du Québec, dans le canton de Lochaber, près de Thurso; années d'esseulement. Rêveries, fantasmes, BD (identification au Philémon de Fred, perdu comme moi sur la ferme du père, et rêvant). Premières lectures longues : Jules Verne. Colères, dérèglements, et révoltes.

1995-2000

Deuxième moitié d'adolescence au Bic, près de Rimouski, dans le Bas-Saint-Laurent. Découverte d'une camaraderie véritable. Première expérience de théâtre; échappée vers l'Ouest canadien après le secondaire, puis retour pour deux ans d'études en Arts et lettres, profil théâtre, au Cégep de Rimouski. Lire Dostoïevski, Beckett, Zola... Découvrir la littérature comme savoir.

2000-2003

Déménagement à Montréal. Baccalauréat en études littéraires à l'Université du Québec à Montréal. Précarité, petits boulots (sondeur téléphonique, peintre en bâtiment, plongeur, livreur...). Lecture de quelques grands auteurs (Proust, Michon...); beaucoup de théorie, littéraire et autre. Anxiété insue, cachée sous des dehors.

2004-2006

Maîtrise en études littéraires; mémoire sur les écritures surgies de portraits d'écrivains chez Pierre Michon, Jérôme Prieur et Michel Schneider. Premier séjour en France, à Lille. Découverte de Paris avec une fille : dormir dans les résidences étudiantes, aller dans la ville belle, grand sentiment de vivre. Les flots d'angoisse qui vont et viennent. Sauts brefs, en avion low cost, vers Londres, Venise...

2006-2007

Commence doctorat en co-tutelle entre l'UQAM et l'Université de Poitiers. Premier séjour à Poitiers à l'automne 2006 : grande difficulté à définir le sujet de thèse; incapacité à aborder le travail dans la théorie et la distance. Commence à lire les auteurs de l'intérieur. Décide d'écrire un essai-thèse sur François Bon en cherchant comment ça se fait, comment ça se fabrique. En même temps, commence à mijoter le projet de ce qui deviendra Relief. La bascule vers la création est amorcée, irrémédiable. Les défenses se lézardent.

2007-2008

En septembre 2007, examen doctoral, qui m'éloigne encore plus de ceux qui savent. Début de l'écriture de Relief quelques jours avant de m'envoler pour Paris, où je passerai un an; le plus clair du livre écrit dans mon «cabinet d'écriture» (ancienne toilette) sur le palier de mon appartement du 19e arrondissement, où j'ai installé un bureau et une chaise Ikea. À Paris, cette année-là : lecture intensive de littérature et de philosophie; retour à la base, aux grands, aux grandes. Écume la BNF, Gibert Jeune et autres librairies. Lit des livres de science : idée de l'univers en expansion, «sans bords», ne me quittera pas. Voyage d'un mois au Népal, dont émergeront mes Carnets du Népal. Y trouver le courage d'aller vers plus d'autonomie : rupture, écriture... Tombée des défenses; ouverture des gouffres; l'anxiété en face. Sauts de puce à Berlin, à Barcelone... Mi-juillet 2009, quelques jours avant de rentrer à Montréal, commence la rédaction de Coulées, un ensemble de cinq paysages autobiographiques, premier jet terminé fin-août à Montréal.

2008-2009

Année de flottement, dans l'incapacité à commencer une fois pour toute la rédaction de l'essai-thèse. Début de l'expérience blog Le dernier des Mahigan (mahigan.ca, d'abord en Wordpress). Réécritures successives et insatisfaisantes de Coulées. Premiers griffonnages de l'essai-thèse, trop radicaux, envolés. Dernier séjour «doctoral» à Paris à l'été 2009 : toujours aucune page de thèse rédigée; doutes; voyage au Maroc. Retour à Montréal.

2011-2012

2009-2010

Commence enfin la rédaction de la thèse, qui s'étalera d'août à août. Premières expériences d'enseignement comme chargé de cours à l'UQAM : un cours de lecture, un cours d'écriture. Rencontres fréquentes avec FB, en séjour au Québec : il m'accompagne dans une nouvelle réécriture de Coulées, qui est désormais un triptyque, et demande à voir les chapitres rejetés, en sauve un de la corbeille : c'est Vers l'Ouest. M'acharne chaque matin à l'essai-thèse, écris la conclusion en Uruguay à l'été 2010. Conscient du caractère non-universitaire de l'essai, je n'en montre rien à mes «directeurs» avant la fin, les place devant le fait accompli. On m'impose un jury, j'appréhende l'incompréhension; elle vient, mais pas de toutes parts. Soutenance réussie malgré tout.

Amorce un postdoctorat à l'Université Laval, ne sachant pas comment gagner ma vie autrement. À l'hiver, parution de Relief, mon premier livre papier (Carnets du Népal avait paru en numérique seulement chez Publie.net en 2008), aux éditions du Noroît. Ultime et épuisante réécriture de Coulées. Après rencontre de Laure Morali, parution de Vers l'Ouest aux éditions Mémoire d'encrier à l'automne. Expériences de lecture scénique avec Mémoire d'encrier (Les bruits du monde) et avec musiciens, déterminantes pour l'écriture. Après longue réflexion, mijote virage décisif : tout larguer et bourlinguer en Asie. Vends mes affaires, prépare le grand départ. Au printemps 2012, parution de Coulées chez Mémoire d'encrier. 11 juin, reçois le prix Émile-Nelligan pour Relief. Deux jours plus tard, départ pour Bangkok avec billet aller simple.

2012-2013

Voyage sac à dos: Bangkok, îles de Thaïlande, Birmanie, Chiang Mai, Laos, Vietnam, Cambodge (chope la dengue, hospitalisé à Siem Reap), Singapour, Malaisie... Grande préférence pour Chiang Mai, dans le Nord de la Thaïlande. Y retourne pour des séjours de plus en plus longs. Continue l'écriture de Fuites mineures. Apprends le thaï. Début 2013, reçois nouvelle de bourse d'écriture pour mon projet «mégapoles d'Asie» (qui m'avait d'abord été refusée). Nouveau cycle de voyages, dans les immenses villes cette fois : Manille, Jakarta, Beijing, Shanghai, (Hong Kong), Kolkata, Delhi, Mumbai et retour à Krungthep (Bangkok). Écris au jour le jour dans les villes et publie en web; deviendra Big Bang City

2014-2015

Commence l'apprentissage de la lecture et l'écriture thaïes. Dois trouver moyen de subsistance tout en gardant liberté de mouvement; décide de devenir interprète. Réussi l'examen d'entrée au programme à distance en interprétation anglais-français de l'Université York. Court voyage en Nouvelle-Zélande, puis décision de partir en Équateur pour améliorer mon espagnol. Vis quatre mois là-bas tout en étudiant l'interprétation à distance. Retour Thaïlande (préférence pour l'Asie). 

2015-2017

Finis le programme d'un an en interprétation (diplôme d'études supérieures), mais hésite, faute d'enthousiasme, à continuer vers la deuxième année qui mène à la maîtrise. Décembre 2015, fauché, rentre au Québec. Choc du retour. Grappille de la traduction à la pige. Survis de peine et de misère, puis enfin la chance tourne : commence à faire de la traduction parlementaire (textes de la Chambre des communes et du Sénat canadiens) pour gagner mon pain. Le fleuve colère paraît au printemps 2017 au Noroît. Grâce à Jacques Pelletier et Hélène Girard, Big Bang City trouve le chemin de Leméac, qui l'accepte et le publie. À l'été 2017, voyage à moto dans la sauvagerie du Yukon pour un projet collectif autour de la figure de l'ours. Automne 2017, retour en Thaïlande, enfin, après presque deux ans d'absence. Travail à distance, écriture d'un récit de mythologie familiale et sociale, Hippique...

et ça continue...

Construction mouvante, récit jamais achevé, sans cesse réinterprété... Je reviens ici de temps en temps et j'ajoute un élément, j'en supprime un autre, j'écris, je réécris, je désécris, au gré des années...

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